Marion Montaigne est née le 8 avril 1980 à Saint Denis de la Réunion. Après un coup de cœur pour le Radeau des Cimes de Francis Hallé en 1987 alors qu’elle est en CM2, elle devient une véritable aficionada de la biologie au collège, enfin une preuve par l’expérience. Les sciences et la méthode scientifique deviennent progressivement ses aiguillons pour mieux comprendre le monde. En 1993, elle regarde pour la cinquième fois Jurassic Park. Après des études aux Gobelins, en 2008, elle ne cesse de se documenter sur de nombreux sujets et finit par ouvrir son blog « Tu mourras moins bête. » dont seront issus les premiers tomes de ses BD “Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même” qui recevront le prix du public à Angoulème et seront ensuite adaptés sur Arte. En 2017, paraît Dans la combi de Thomas Pesquet, un véritable succès pour celle qui aime montrer les coulisses de la science et donner accès au grand public aux enjeux fondamentaux de la science avec un humour à la fois trash et irrésistible.
Une enfance marquée par les déménagements
Née le 8 avril 1980 à La Réunion, Marion Montaigne a grandi dans une famille marquée par les déménagements : “On a fait des Noëls au milieu des cartons. Et changer d’école, de pays, n’était pas facile à l’échelle d’un enfant, mais on s’adapte. Le bon côté des choses : je ne suis pas chauvine.” Elle commence à dessiner, une manière de se démarquer dans une fratrie nombreuse (trois ans avant elle, sont nés des triplés). “L’éloignement a dû jouer dans mon métier futur : j’écrivais beaucoup de lettres à mes copines en faisant des dessins.” Elle passe ensuite aux BD humoristiques sur sa famille. Passionnée de biologie, elle pratique l’élevage d’animaux. Elle s’intéresse de plus en plus à la science. Conséquence, la dessinatrice abandonne Jésus : “J’étais d’accord pour qu’il existe, mais alors il fallait qu’il m’apparaisse.” Après avoir hésité avec une voie scientifique, “il n’y avait pas de scientifique dans ma famille, je n’ai pas osé, d’autant que je croyais que pour l’être, il fallait vraiment être excellente”, au moment des études, Marion Montaigne choisit les arts.
La vérité sur le professeur Moustache
Le tournant de sa carrière se fait en 2008 avec la création de Le Professeur Moustache, un blog où elle vulgarise des concepts scientifiques à travers des bandes dessinées humoristiques. Ce personnage ambigu, un chercheur sans véritable diplôme, devient son alter ego : “J’avais tellement peur de me raconter, de me montrer, que je me suis mise une moustache”. Il permet à Marion Montaigne d’expliquer d’une manière ludique et accessible des notions parfois compliquées. “Le Professeur moustache, c’est moi qui explique à mes copains, ou aux lecteurs ce que j’ai compris dans un labo.” Ce personnage devient un phénomène et est adapté en dessin animé en 2016, avec la voix de François Morel.
La science au cœur de ses récits Marion Montaigne parvient à allier rigueur scientifique et humour, un défi qu’elle relève avec brio dans des œuvres comme Dans la combi de Thomas Pesquet, qui retrace l’aventure spatiale d’un astronaute français. Elle aborde des sujets aussi variés que les dinosaures, les découvertes paléontologiques et les enjeux écologiques, tout en restant fidèle à son style unique qui mêle réflexion scientifique, et humour. « Ce n’est pas parce qu’on vulgarise qu’on ment. La vulgarisation, c’est s’adresser aux gens d’une manière différente mais honnête. »
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Un engagement pour la science et la vulgarisation
Au-delà de ses projets personnels, Marion Montaigne participe également à des initiatives pour défendre la science, en particulier face aux menaces que peuvent représenter des discours anti-science, comme ceux portés par Donald Trump. « L’humour, c’est une arme. Mais quand les sujets deviennent trop graves, ça devient plus difficile de rire. C’est à nous de choisir le bon angle pour expliquer ce qui est en train de se passer. » Son engagement pour la vulgarisation se double d’une volonté de démocratiser l’accès aux savoirs, notamment en sensibilisant le public aux enjeux environnementaux. « La science, c’est un bien commun. C’est pour ça qu’on doit la rendre accessible, la vulgariser, et ne pas la garder dans les laboratoires. »
Marion Montaigne, autrice de BD, dessinatrice et vulgarisatrice scientifique
Tu mourras moins bête, In Moustachum Veritas Tome 6 Delcourt Editions
Dans la combi de Thomas Pesquet (Dargaud Editions)
Nos Mondes Perdus (Dargaud Editions)